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Charles Gounod

 
Charles Gounod. Source: Wikipedia

Charles Gounod est un compositeur français né le à Paris (ancien 11e arrondissement) et mort le à Saint-Cloud (Seine-et-Oise),.

Biographie

Charles-François Gounod naît place Saint-André-des-Arts à Paris,. Il est le second fils du peintre François-Louis Gounod et de Victoire Lemachois qui s'étaient mariés à Rouen le . Son père meurt en 1823. Pour survivre, sa mère donne des cours de piano. Son fils Charles sera l'un de ses premiers élèves.

Après avoir fait ses classes au lycée Saint-Louis, il étudie l'harmonie avec Antoine Reicha puis, au Conservatoire de Paris, avec Jacques Fromental Halévy et la composition avec Jean-François Lesueur. En 1839, il remporte le Grand Prix de Rome pour sa cantate Fernand. Il profite de son séjour à la villa Médicis pour étudier notamment la musique religieuse, surtout celle de Palestrina. De cette époque (1841) date son premier portrait peint connu, par son condisciple Charles Octave Blanchard. En 1842, il découvre Die Zauberflöte (La Flûte enchantée) de Mozart, à Vienne, où est exécutée sa deuxième messe avec orchestre.

En 1843, de retour à Paris, il accepte le poste d'organiste et de maître de chapelle de l'église des Missions étrangères de Paris. En 1847, l'archevêque de Paris l'autorise à porter l'habit ecclésiastique. Il s'inscrit au cours de théologie de Saint-Sulpice et va écouter les sermons de Lacordaire à Notre-Dame. En 1848, après les journées révolutionnaires, il renonce à sa vocation sacerdotale et quitte son poste des Missions étrangères.

En 1849, grâce à l'appui de Pauline Viardot, il obtient le livret de Sapho d'Émile Augier qui est créé à l'Opéra le , sans grand succès. Il compose ensuite une musique de scène pour Ulysse de François Ponsard. En 1852, il épouse Anna Zimmerman (1829-1907), fille de Pierre-Joseph-Guillaume Zimmerman.

Il présida les Orphéons de la Ville de Paris, de 1852 à 1860. Il a alors écrit de nombreux chœurs, comme le Vin des Gaulois. En tant que compositeur de la musique sacrée, il assista en 1860 au Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église.

Il compose Le Médecin malgré lui, opéra-comique en 3 actes d'après Molière, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, avec qui il collaborera souvent. L'œuvre est créée au Théâtre-Lyrique le , jour anniversaire de la naissance de Molière. En 1859, son opéra Faust est joué au Théâtre-Lyrique, remportant un succès considérable, avec 70 représentations la première année. En 1860, il écrit deux opéras-comiques Philémon et Baucis et La Colombe. Il crée en 1862 La Reine de Saba, livret de Jules Barbier et Michel Carré, opéra qui s'arrêta au bout de quinze représentations.

Le critique musical de la Revue des deux Mondes, un certain Paul Scudo, écrit sur La Reine de Saba un compte rendu au vitriol resté célèbre : « Nous savons que l'esprit ingénieux mais faible de M. Gounod a le malheur d'admirer certaines parties altérées des derniers quatuors de Beethoven. C'est la source troublée d'où sont sortis les mauvais musiciens de l'Allemagne moderne, les Liszt, les Wagner, les Schumann, sans omettre Mendelssohn ». Il ajoute que si le compositeur devait s'obstiner dans cette voie, il « serait irrévocablement perdu. » En , il fait la connaissance de Frédéric Mistral, qui a accepté qu'un livret soit tiré de son poème Mirèio (Mireille). Il vient s'installer à Saint-Rémy-de-Provence où sa musique s'imprègne de l'atmosphère du Midi. « Je peux tout [...] , écrit-il, dès qu'il n’y a autour de moi ni bruit ni mouvement [...] À Paris, [...] on regarde le silence comme un tombeau. Un tombeau ! Mais c'est un paradis que le silence ! » .

L'opéra est créé à Paris au Théâtre Lyrique en et n'obtient qu'un succès mitigé.

En revanche, en 1867 pendant l'Exposition universelle, Roméo et Juliette connaît un succès très vif.

En 1870, fuyant l'invasion allemande, Gounod s'installe en Angleterre, où il fait la connaissance de la chanteuse Georgina Weldon (en) avec qui il aura une liaison pendant quatre ans. En 1872 est donné Les Deux Reines de France, drame de Legouvé qui est mal accueilli. Puis est créé au théâtre de la Gaîté, Jeanne d'Arc, drame historique de Jules Barbier, qui ravive le patriotisme français. En 1874, Gounod quitte la Grande-Bretagne. En 1876 est exécutée en l'église Saint-Eustache la Messe du Sacré Cœur de Jésus.

De 1878 à 1893, il habite Paris au coin de l'actuelle place du Général-Catroux et du no 1 de la rue Jacques-Bingen (plaque).

Dans la dernière partie de sa vie, Gounod compose beaucoup de musique religieuse, notamment un grand nombre de messes et deux oratorios La Rédemption (1882) et Mors et vita (1885).

Il meurt le à Saint-Cloud, juste après avoir parachevé son Requiem en do majeur, devenu chant du cygne. Ses obsèques ont lieu dix jours plus tard auprès de l'église de la Madeleine, avec le concours de Camille Saint-Saëns et de Théodore Dubois à l'orgue et de Gabriel Fauré à la tête de la maîtrise, selon leurs fonctions. Par décret daté du 25 octobre, il s'agissait d'obsèques nationales financées par l'État. Fauré dirigea, d'après le vœu de Gounod, la messe grégorienne des défunts (la Missa pro defunctis). Il est inhumé à Paris, au cimetière d'Auteuil.

L'auteur-compositeur-interprète Pauline de Lassus, connue sous le nom de scène Mina Tindle, est l'une de ses descendantes,. Dans l'émission La Revue de presse du lundi , le journaliste Jérôme de Verdière fait remarquer à l'invitée Roselyne Bachelot, qui présente une compilation de musiques d'opéras français, qu'il est un descendant du compositeur Charles Gounod.

Œuvre

Charles Gounod laisse environ 500 œuvres musicales.

Œuvres principales

Gounod est surtout réputé pour ses opéras, principalement :

  • Faust, d'après la pièce de Goethe. Marguerite est séduite par Faust après qu'il a vendu son âme au diable. On y entend l’air de Méphisto Le Veau d'or, l'air de Marguerite dit des bijouxAh ! je ris —, immortalisé à sa façon par La Castafiore de Hergé, le chœur des soldats Gloire immortelle de nos aïeux, la musique de ballet de la Nuit de Walpurgis et le chœur des anges Sauvée, Christ est ressuscité.
  • Roméo et Juliette, d'après la pièce de Shakespeare. Les airs les plus connus sont la valse de Juliette, Je veux vivre, et l'air du ténor, Ah ! lève-toi, soleil !
  • Mireille d'après le poème en provençal Mireio de Frédéric Mistral.
  • Cinq-Mars, Une conjuration sous Louis XIII, sur un livret de Paul Poirson et de Louis Gallet, librement adapté du roman historique d'Alfred de Vigny. L’œuvre fut créée à l'Opéra-Comique le dans sa forme d'opéra dialogué en 4 actes, avec un accueil mitigé : « Si elle n'ajoute rien à la gloire de Gounod, elle ne la diminue pas non plus. » avant d'être remaniée avec des récitatifs chantés et 5 actes. La nouvelle version fut créée à Lyon le . Deux airs de l'opéra figurent parfois dans les récitals : « Nuit resplendissante » (Princesse Marie de Gonzague) et « O chère et vivante image » (Cinq-Mars).

Il est également l’auteur des œuvres suivantes :

  • deux symphonies (1855) : Symphonie no 1 en ré majeur et Symphonie no 2 en mi bémol majeur ; et une Petite symphonie pour neuf instruments à vent (1885) ;
  • cinq quatuors à cordes ;
  • Ave Maria, dérivé du premier prélude du Clavier bien tempéré de Bach (non destiné à être interprété dans une église) ;
  • Marche funèbre d'une marionnette pour piano (1872), orchestrée en 1879, popularisée à partir de 1955 en raison de son utilisation comme générique des épisodes d'Alfred Hitchcock présente, ;
  • Marche pontificale (1869) pour orchestre, qui deviendra l’hymne national officiel du Vatican en 1949, ;
  • de nombreuses mélodies sur des poèmes d'Alfred de Musset, Alphonse de Lamartine, Jean-Antoine de Baïf, Théophile Gautier ou Jean Racine, tels que : Venise, Le Soir, Ô ma belle rebelle, D’un cœur qui t’aime, Ma belle amie est morte ou L’Absent dont il a écrit lui-même les paroles ; Noël, sur un poème de Jules Barbier ;
  • un Requiem en do majeur, pour chœur et orchestre (œuvre posthume).

Liste des œuvres

Distinctions

  • Prix de Rome (1839)
  • Commandeur de la Légion d'honneur, le
  • Grand officier de la Légion d'honneur, le
  • Membre honoraire de la Royal Philharmonic Society (1869)
  • Médaille d'or de la Royal Philharmonic Society (1871)

Hommages

Une ville d'Algérie, créée en 1899 dans le département de Constantine au sud de Guelma a porté son nom : Gounod. Elle est aujourd'hui appelée Aïn Larbi. Des collèges de Saint-Cloud et Canteleu portent son nom.

De nombreuses grandes villes de France (rue Gounod à Paris, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Grenoble, Montpellier, Tourcoing) ont une rue à son nom ainsi que la rue Gounod de Saint-Cloud, ville où le compositeur a passé ses dernières années.

Portraits

Dessins
  • Ingres, Rome, 1841, The Art Institute, Department of Prints and Drawings, Chicago.
Peintures
  • Charles Octave Blanchard, Rome, 1841, musée de la vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan, Paris.
  • Ary Scheffer, Paris, vers 1858 (?), château de Versailles
  • Eugen Felix, 1872.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Funérailles de M. Gounod, membre de l'Académie le vendredi 27 octobre 1893, Institut de France, Paris, 1893 (lire en ligne)
  • Gérard Condé, Charles Gounod, biographie et catalogue complet, Fayard, 2009.
  • Joël-Marie Fauquet (direction) (préf. Joël-Marie Fauquet), Dictionnaire de la Musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, , 1405 p. (ISBN 2-213-59316-7), p. 523.
  • Yves Bruley, Charles Gounod, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons », , 176 p. (ISBN 978-2-35884-044-6).

Articles connexes

  • Inno e Marcia Pontificale, composé par Charles Gounod, et qui en 1949 a remplacé la Gran Marcia Trionfale comme hymne national du Vatican.

Liens externes

  • Site consacré à Gounod
  • La musique religieuse de Gounod sur Musica et Memoria

Bases de données et dictionnaires

  • Ressources relatives à la musique :
    • International Music Score Library Project
    • AllMusic
    • Bait La Zemer Ha-Ivri
    • Carnegie Hall
    • Discografia Nazionale della Canzone Italiana
    • Discography of American Historical Recordings
    • Discogs
    • Grove Music Online
    • Last.fm
    • MGG Online
    • MusicBrainz
    • Musopen
    • Muziekweb
    • Operone
    • Répertoire international des sources musicales
    • Songkick
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  • Ressources relatives aux beaux-arts :
    • Académie des beaux-arts
    • AGORHA
    • Artists of the World Online
    • British Museum
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    • Philadelphia Museum of Art
    • Union List of Artist Names
  • Ressources relatives au spectacle :
    • Archives suisses des arts de la scène
    • Les Archives du spectacle
    • Internet Broadway Database
    • Kunstenpunt
  • Ressources relatives à l'audiovisuel :
    • AllMovie
    • Allociné
    • Filmportal
    • IMDb
  • Ressources relatives à la recherche :
    • Académie royale de Belgique
    • La France savante
  • Ressource relative à plusieurs domaines :
    • Radio France
  • Ressource relative à la vie publique :
    • base Léonore

Partitions

  • Partitions libres de Charles Gounod dans Choral Public Domain Library (ChoralWiki)
  • Partitions sur Cantorion.org.
  • Partitions sur le projet Mutopia
  • Quelques partitions, dont Polyeucte, version chant et piano sur le site de l'université de Rochester
  • Six préludes et fugues pour piano (+ Gavotte pour piano + 15 études préparatoires à Bach d'Alexis Chauvet), éd. Jean-Philippe Navarre, Les Presses du Collège musical, 2016 (ISMN 979-0-707101-01-8).
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