Robin Schulz manifeste assez tôt un talent particulier pour transformer des chansons pop en petite bombe de clubbing. Parmi ses faits de gloire figurent les remixes de « Prayer in C » du groupe Lilly wood and The Prick et l'énorme succès du simple « Waves » de Mr Probz. Après la publication en 2014 d'un premier album intitulé Prayer, le jeune homme présente sa nouvelle réalisation, déjà remarquée par la sortie des extraits « Headlights », chanté par Ilsey, et « Sugar », interprété par Francesco Yates.
Sugar propose une quinzaine de titres marqués par une production soignée. Les éléments « clichés » de la dance (rythmes binaires, grosses basses) n'interviennent pratiquement pas dans la composition, à quelques exceptions près. Chaque titre semble plutôt conçu comme une chanson avec sa structure classique de couplet et refrain. Ainsi « Yellow » et « Show Me » démarrent sur une série d'arpèges de guitare sèche et évoluent en douceur avec des claquements de mains volontairement sous-mixés.
Sur le titre « Heatwave », le chanteur Akon, habitué à des prestations musclées, se lance dans une interprétation sensible tel un crooner de soul. On croirait, par moments, entendre Simon & Garfunkel coincés au Paradise Garage Club.
En compagnie de HeyHey, Robin Schulz tâte tout de même de la basse analogique dans une variante sophistiquée de UK Garage sur le titre « Find Me », histoire de rappeler à l'auditeur qu'il écoute bien d'un disque estampillé électro. La surprise finale demeure cette collaboration avec Moby sur le titre « Moonlit Sky». Le chanteur végétarien laisse libre cours à sa noirceur, en fan transi de Joy Division : son chant n'a jamais été aussi plombé. Une étonnante conclusion pour un disque de DJ. - Copyright 2016 Music Story